
Enormément de choses à dire sur ce magnifique film qui va bien au-delà d’un film d’action. Je reviendrai sur Avatar dans un autre article pour traiter d’un autre aspect encore qui m’inspire.
Je te vois
« Je te vois »… La phrase magique et essentielle du film. C’est juste magique, profond, c’est dire bonjour non pas à l’image « l’Avatar » de la personne mais à son esprit, son êtreté, son âme au-delà de ses faiblesses du moment, de ses blessures, de son intelligence, de sa beauté… C’est avoir été à la rencontre de l’autre en faisant fi des préjugés pour atteindre l’essence (l’essentiel) de la personne. Le “je te vois” c’est confirmer que l’on voit la beauté intérieure de la personne, qu’on la ressent, que l’on voit son âme, au-delà des erreurs qu’elle peut faire, au-delà de ses réactions parfois impulsives et non réfléchies.
Tous les deux, lors de ce « premier nouveau » regard, vont se dire « je te vois ». La fille voit bien la force d’esprit toujours intact de cet homme qu’elle aime et qu’elle trouve enfermé dans un corps paralysé. Et lui voit toujours cette même personne qu’il aime dont le regard sur lui n’a pas changé.
L’essentiel est invisible aux yeux
Antoine de St Exupéry
Un handicap tout relatif
Quelle est la différence entre cet homme en chaise roulante et l’Avatar qui a su, grâce sa force d’esprit, son intelligence, communiquer et communier avec la Planète et se faire entendre d’elle pour la sauver?
Rien, si ce n’est son « véhicule ». Tout sportif de haut niveau sait que même si le mental est important, les chaussures, la raquette, bref, les équipements peuvent être un plus, voire une nécessité. C’est la même âme qui habite les deux corps. Mais il est clair que le corps en chaise roulante ne donne pas la possibilité de se véhiculer dans la forêt, de sauter de lianes en lianes, de contrer les chars. Il aurait pu convenir pour d’autres tâches mais pas celle-là.
Et le fait que la fille voit plus tard l’humain qui a emprunté le corps de l’Avatar ajoute une note d’autant plus belle car elle le voit cette fois dans son corps affaibli. Qu’importe, elle aime l’essence qu’il représente, sa force, son âme… C’est d’ailleurs elle qui va lui mettre le masque sur lui pour qu’il puisse respirer et le porter jusqu’au coeur de la Planète pour loger l’âme définitivement dans l’Avatar.
On choisit son corps en fonction de ce que l’on est venu vivre sur Terre.
Christine Coppin
Nous sommes un
Durant tout le film il est question d’une planète où les êtres vivent en harmonie avec la Nature. Quand ils ont besoin de conseils, de soins, les êtres se connectent entre eux. Tout est connecté. Tout est énergie. Leur seul Dieu est d’ailleurs l’esprit de la planète. Et tous communiquent entre eux, trouvent chaque réponse dans des signes laissés ici et là par la planète. Personne n’est seul. Reliés par le coeur, ils ne forment qu’un, reliés à tous, à toute chose, aux arbres, aux plantes, aux animaux, à l’esprit de la planète.
Et quand il s’agit de chevaucher l’animal, c’est en plein accord avec lui. Une adoption mutuelle doit pouvoir se faire. Il n’y a pas de domination de l’un par rapport à l’autre. Car l’animal fait partie du tout aussi. Une osmose doit se créer entre le cavalier et l’animal, comme une libre circulation d’énergie où les deux deviennent un….
C’est possible de changer le monde
Avatar est un film sur fond de copié-collé de notre système: Une harmonie d’un peuple dans son environnement menacée par la convoitise de trésors de cette planète qui peut être monnayée, utilisée à profit. De la manière douce sous couvert de l’étude scientifique qui rappelle étrangement le coup de la chasse à la baleine, on passe ensuite à la manière forte pour arriver à ses fins: les gros bulldozers qui ne donnent aucune importance à ce qui n’est pas l’objet de leur convoitise.
Même s’il y a des scènes de violence que l’on peut déplorer, il y a là des messages comme:
- On peut empêcher que tout s’achète;
- On peut changer d’avis: au départ, la personne en chaise roulante agit comme un militaire et adhère complètement à l’action, sans avoir réfléchi. Idem pour la militaire pilote d’hélicoptère qui décide de se rallier à la cause que son groupe combat;
- L’homme est bon. Il agit souvent par réflexe, parce qu’il ne remet pas en question telle ou telle habitude de pensées.
Car cette fois, ce n’est pas le profit qui gagne mais la solidarité, l’appel de tous les habitants de la Planète et la Planète elle-même qui se sont solidarisés et qui ont uni leurs forces. Tout ceci n’aura pas été possible sans cet homme, ancien militaire blessé au combat, et à qui le supérieur avait pourtant promis la réparation de ses jambes pour qu’il remarche. Il a été déconditionné de ces actions qu’on lui demandait de faire et qu’il avait accepté car c’était sont boulot. Déconditionné par l’approche de ces autres qui ne pensaient pas comme lui mais qu’il a appris à connaître. Des prises de conscience ont alors eu lieu. Il a plutôt décidé de suivre son coeur.
Nous sommes co-créateurs. Quel monde voulons-nous?